Posté le 22 mars 2021 par La Rédaction

Seul établissement de l’enseignement secondaire sur Arbent, le collège Jean-Rostand est niché à la lisière de la forêt arbanaise. Le bâtiment, construit en 1975, peut présenter des lacunes en termes d’accessibilité et cette problématique est au centre de l’attention du collège et du département de l’Ain. Avec la décentralisation régionale, les 101 départements français sont chargés du bon fonctionnement des collèges. Le Département de l’Ain se retrouve ainsi propriétaire de 49 collèges. Nous avons rencontré Mesdames Subtil et Assumel, respectivement principale et gestionnaire du collège : « Nous jouons le rôle de locataire. Nous nous occupons de la petite maintenance, alors que notre propriétaire (le département, ndlr) se réunit et rassemble des fonds pour la grosse maintenance. ». Le bâtiment a donc été restructuré dans les années 2000 puis un audit a été réalisé pour tous les travaux de 2010 à 2021 afin de répondre aux normes d’accessibilité, de sécurité et de sûreté.

Une coordination entre plusieurs instances 
L’établissement doit permettre à tous de recevoir une éducation convenable en tenant compte des problématiques liées à son milieu. « Le collège a été construit à une époque où on ne se souciait guère de l’accessibilité avec des escaliers un peu partout (à l’entrée, à l’accession du self). Nous devons également répondre à la norme de circulation totale en intérieure, exigée dans une région froide. ». Deux passerelles ainsi que des ascenseurs ont donc été installés afin de permettre aux personnes en fauteuil roulant d’accéder à chaque partie de l’établissement et éviter de sortir pour circuler.

La prévention avant tout 
En matière de handicap, tout est basé sur la prévention. Le collège prend contact, dès leCM2, avec les élèves pour connaître leur situation. Aujourd’hui, un jeune déficient visuel a intégré l’établissement et a pu venir reconnaître les bâtiments à deux reprises et apporter des modifications (couleurs des écriteaux, dalles podotactiles, mains-courantes, etc.) Une à deux fois par an, une réunion de suivi (ESS) est organisée, où l’élève fait un point sur sa situation, pour, au besoin, l’améliorer. Les remarques remontent au Département, qui prend les mesures nécessaires. La deuxième étape d’une bonne prise en charge des élèves handicapés est l’adaptation de la scolarité. Pour cela, la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) notifie les établissements suite aux demandes des familles. Différents types de plans sont mis en place : plan d’aménagement individualisé (PAI) ou un programme pédagogique de réussite scolaire (PPRE). La MDPH peut également solliciter des aides, les auxiliaires de vie scolaire (AVS). Si les besoins des élèves en situation de handicap sont bien pris en compte, il ne faudrait pas oublier les adultes. Pour les professeurs qui en ont besoin, c’est le rectorat qui intervient. Il rencontre le(s) professeur(s) ayant des difficultés puis apporte des aménagements. « Une personne a pu acquérir un fauteuil adapté ou un abaissement de tableau par exemple. » « Notre collège répond aux normes d’accessibilité handicap. Mais il reste toujours des choses à améliorer. Le collège, le Département, le rectorat et la MDPH essayent d’y remedier ». 

La recherche du bien-être 
Les collèges sont des lieux de mixité sociale importants. « Nous n’échappons pas aux problèmes de tous les collèges français. Nous avons de la violence, peut-être plus grave encore. Notre rôle (en tant qu’adultes) est de répondre à tous les éléments anxiogènes, pour des jeunes, sans qu’ils se sentent oppressés. » Toute personne signalant une gêne affectant sa manière de travailler doit être prise en compte. Le mal-être d’un élève ayant des conséquences directes sur ses résultats scolaires, le collège initie de nombreuses activités permettant aux jeunes de s’approprier leur espace de travail. Un conseil de vie collégienne (CVC) permet également de meilleures relations entre les adultes et les enfants. « Notre pays a beaucoup de retard sur ce que les pays nordistes ont compris depuis longtemps. À notre échelle, nous ne pouvons qu’améliorer la qualité de vie collégienne et éviter le sentiment d’exclusion sociale, plus important encore chez les jeunes en situation de handicap ».