Posté le 22 mars 2021 par La Rédaction

Issu d’une famille d’artiste, le seconde ligne oyonnaxien partage sa vie entre le terrain et ses oeuvres, dont il ne parle pas très souvent. 

C’est dans un grand éclat de rire que le joueur nous répond : « J’ai fait deux fois le petit slip* d’Oyonnax ! Je l’avais déjà fait à Béziers. Pour celui d’Oyo, j’ai mis tous les éléments de nos origines comme les sapins, etc. Je ne voulais pas faire seulement quelque chose de marrant même si dans le rugby, on aime rire. Je voulais quelque chose qui parle de notre région ». L’Australien, qui est tombé dans la potion magique des arts étant petit, a toujours baigné dans ce milieu : « Ma mère était peintre et mon oncle travaillait pour Disney. J’ai toujours voulu faire de l’art. Petit, j’étais une éponge dans ce domaine ». C’est ainsi qu’il s’est intéressé à l’art avec un goût plus prononcé pour la peinture et la pyrographie. Son oeuvre la plus connue : un autoportrait de lui (notre photo).
« Je les aime tous, c’est juste une question de temps pour les pratiquer. En peinture, j’aime beaucoup dessiner les éléments. Avec cette activité, je peux me vider la tête et me sentir plus libre sur le terrain. Je travaille souvent chez moi ou dans le bus sur une tablette même si dans ce cas, c’est plus pour faire des blagues avec les autres joueurs ».

« C’est le rugby est un art en perpétuelle évolution ! » 
Ses modèles : Dali et Klimt. « Chez Dali, j’aime bien le côté décalé et ses oeuvres abstraites dans lesquelles il fait ressortir les limites. J’aime aussi Klimt pour les mêmes raisons bien qu’il garde toujours un pied dans le monde réel ». Il poursuit en faisant une confession inattendue. Pour lui, le rugby aussi est une forme d’art, « en perpétuelle évolution ! ». Son modèle « d’artiste » dans le rugby, le deuxième ligne australien John Eales. D’après lui, la clé d’une oeuvre, dans le rugby comme dans les autres arts, est de capturer l’émotion ! « L’important est toujours de capter le côté humain ». Il ne sait pas pour l’instant s’il constituera sa propre équipe en tant qu’entraîneur après sa carrière, mais il a déjà une vision de la création d’une équipe : « Je ne joue déjà pas comme un seconde ligne habituel ! Je prends souvent des éléments qui ne sont pas de mon poste. Tous les joueurs de rugby sont individualistes mais doivent apporter quelque chose de différent… comme dans l’art ! C’est le petit élément différent qui va rendre unique l’oeuvre. Dans une équipe, ce sont ces petits éléments complémentaires qui la forgent et qui la sublime ». Pour lui, le demi de mêlée et le demi d’ouverture sont les joueurs les plus créatifs, « Les piliers, comme Ryanaud, sont des artistes de la mêlée ou des joueurs comme Tony Ensor qui savent créer la différence et peuvent faire basculer un match à eux seuls ».
Phoenix Battye affirme que, même s’il a accepté de nous parler de sa passion pour les arts, il ne la partage pas systématiquement avec ses coéquipiers : « C’est quelque chose que je ne partage pas beaucoup avec les autres joueurs car j’ai vraiment la volonté de vivre dans deux mondes différents. C’est surtout les joueurs proches de moi qui m’apportent leur soutien ». Il se forme actuellement en perspective de son après-carrière dans les métiers de la santé ou du business mais il l’assure, quoi qu’il se passe, l’art restera en première ligne de sa vie.

*Petit slip de cryothérapie utilisé par les joueurs