Posté le 17 août 2023 par La Rédaction

À 24 ans, l’ancien joueur de Vannes vient d’intégrer l’équipe des Oyomen. Malheureusement, opéré du ménisque, il ratera le début de saison.

2,03 mètres, 120 kg. Ewan Johnson ne passe pas inaperçu sur un terrain. Débarqué fin juin en terres oyonnaxiennes, il commence à s’intégrer au reste du groupe : « Mon arrivée s’est bien passée. Je connais déjà deux ou trois membres de l’équipe, c’est tout de suite plus facile. » Et pourtant, pas simple de rejoindre un groupe évoluant ensemble depuis quatre années : « Tu n’as pas l’impression d’être en trop, mais tu vois tout le monde être, directement, hypersoudé. Leur cohésion, c’est leur point fort ici. Ça fait un peu peur quand même, mais il n’y a pas de raison que je ne puisse pas m’intégrer. »

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Britannique, Breton, et maintenant Oyonnaxien

Lui est un habitué de l’intégration. Né à Crewe, petite ville à deux pas de Manchester (Royaume-Uni), le rugbyman est le fruit de l’union d’une Galloise et d’un Écossais. À l’âge de 4 ans, il déménage en Bretagne. « Quand j’étais petit, mon père m’a dit de choisir un sport, raconte-t-il. J’avais commencé par du Gouren (lutte bretonne). J’ai même tenté un entraînement de foot, mais j’ai compris que ce n’était pas pour moi. » Et finalement, il choisit le rugby, et respecte la tradition familiale. « Je ne supporte pas l’équipe de France. Chez moi, c’est 100 % Britanniques. » Il apprend la discipline à Carhaix, puis part pour Plouzané à côté de Brest. En 2017, il intègre l’équipe du Racing 92 où il restera trois ans, pendant lesquels il sera sélectionné en équipe U20 d’Écosse, pour être titulaire du Tournoi des 6 Nations de 2019. Finalement, en 2020, il revient à sa bien-aimée Bretagne, en portant le maillot du RC Vannes.

Derrière le physique impressionnant, se cache un aficionado de la nature et de la campagne. Le territoire du Haut-Bugey ne lui « fait pas peur » : « On s’est dit en venant ici, avec ma compagne, qu’il ne fallait pas subir. » Golf, VTT ou autres sports, il s’y voit déjà. Il poursuit : « Quand tu regardes, il y a pas mal de trucs à faire aux alentours. C’est un peu comme Vannes, en soi. »

Côté formation, Ewan Johnson indique s’être arrêté au baccalauréat : « J’ai tenté deux ou trois trucs après, mais l’école n’est pas pour moi. » Son avenir post-rugby, il le voit dans les traces de son père, en tant que fauconnier. « Il exerce le métier dans le Finistère, c’est un truc qui me branche bien. » En attendant, le joueur professionnel a été recruté par le club haut-bugiste pour « renforcer la cage oyonnaxienne ».

« Je veux affronter le meilleur »

Ewan Johnson, ce sont 48 matchs joués en championnat de Pro D2, dont un essai marqué. Annoncé en avril par le club, le sportif a suivi, de près, la dernière partie de saison de ses futurs coéquipiers. D’autant plus qu’il les a affrontés lors de la demi-finale, se jouant au stade Charles-Mathon, le 20 mai dernier. « Je me suis dit que si je faisais un mauvais match, j’allais arriver ici comme un pitre. » Lui, qui a déjà été sélectionné pour une rencontre en première division (Racing 92 Lou rugby en septembre 2019), a faim de Top 14. « C’est ce que je veux faire depuis que je suis petit, je veux affronter le meilleur. J’ai signé avant qu’ils ne montent en première division, donc j’étais autant stressé qu’eux. » Pourtant, il compte bien relever le défi alors que tout le monde s’attend déjà à voir le promu abdiquer.

La percée de Bayonne lors de la saison 2022-2023 donne de l’espoir, mais le joueur reste prudent : « Ce qu’ils ont fait est énorme, mais il ne faut pas qu’on les regarde jouer et qu’on se concentre sur nous », déclare-t-il.

Ewan Johnson a signé pour deux ans à Oyonnax rugby. Opéré du ménisque fin juillet, Ewan sera absent des terrains pour au moins 4 mois.