Il est 14 heures, ce vendredi-là. Pour certains, Véronique Malfoy ne serait qu’en simple promenade avec ses deux chiens. Pour elle, il s’agit du début de l’entraînement. Depuis neuf ans, elle pratique la recherche utilitaire (RU). « Les chiens vont utiliser leurs sens pour retrouver une personne », explique la propriétaire de deux bergers allemands, Onyx et Tosca. À l’aide de tissus imbibés de son odeur, elle définit une trace à travers les bois (il existe d’autres possibilités comme en ville ou en plaine), en déposant des objets à plusieurs endroits. L’objectif pour le chien est de mener son maître au bout du parcour – dans la réalité, la personne disparue. Cette fois, c’est un tee-shirt déchiré.
« Mes chiens adorent m’emmener dans leur monde », explique Véronique Malfoy. Les bases de cette technique de dressage sont le « stop », le « pas bouger » et le rappel. D’un simple reniflement, le maître indique à son chien quand il peut partir pister. Pour pratiquer la recherche utilitaire, Véronique Malfoy est rattachée au club de Bordeaux, mais s’entraîne aux alentours de Brénod. Elle, a choisi la recherche utilitaire plutôt que la mantrailling et le pistage français. D’après elle, il faut au minimum un an et demi de travail en binôme avec son chien avant de parvenir à passer le brevet. « C’est une activité qui plaît généralement aux propriétaires de chiens, car ça leur permet de passer du temps en compagnie de leurs animaux. »
Une fois les objets déposés dans le bois, le pistage peut commencer. « Dès que je descends Tosca de ma voiture et que je lui mets sa laisse et son harnais dédiés, elle passe directement en mode travail », détaille Véronique Malfoy. Chaque semaine, elle entraîne six binômes souhaitant adopter la discipline. Elle s’exerce également avec une équipe de sauvetage de Haute-Savoie. Son objectif est de constituer un groupe de recherche utilitaire. En 2022, elle a organisé un stage de deux jours avec le coach Alain Duault.
À travers branches et buissons, Tosca recherche son butin. Le tee-shirt déchiré trouvé, Véronique Malfoy prend le temps de jouer avec son chien pour le récompenser. Chaque année, une soixantaine de concours sont programmés. Pour y participer, les maîtres et leurs chiens doivent d’abord valider le Certificat de sociabilisation et d’aptitude à l’utilité (CSAU), accessible quand l’animal atteint un an d’âge. Organisés par la Société centrale canine, les concours permettent d’accéder à quatre niveaux d’épreuves, le premier échelon étant le brevet. Une fois le brevet passé, les personnes pratiquant la RU peuvent s’inscrire auprès des mairies, des gendarmeries ou des pompiers afin d’être contactés en cas de disparition. « Nous pouvons rechercher des chiens disparus également, ce n’est pas uniquement valable pour des êtres humains. »
