Posté le 18 juin 2021 par La Rédaction

Le coureur professionnel originaire de Belley, malheureusement forfait pour cette édition, connaît bien les routes du département.
Il nous donne son avis sur le passage du Tour de France dans l’Ain.

Pour la deuxième année consécutive, le Tour de France va emprunter les routes du département de l’Ain. Quel sentiment est-ce que ça te procure ?

C’est une preuve que l’Ain est une belle terre de vélo, que les parcours sont très attractifs. Il y a toujours des beaux plans, donc ça fait vivre le département et ça lui donne une renommée mondiale.
Et puis, le fait que le Tour revienne à chaque fois chez nous, c’est que ça marche, tout simplement.

Tu viens rouler sur ces routes pour t’entraîner ?

Oui ça m’arrive, et puis j’ai toujours ma famille qui habite au pied du Grand Colombier, à Artemare. Actuellement, j’habite dans le Sud de la France, mais dès que je peux, je retourne chez moi et prends mon vélo pour aller monter le Colombier.

La 8e étape du Tour reliera Oyonnax au Grand Bornand. Comment analyses-tu cette étape ?

Déjà, les deux villes que l’on vient de citer sont reconnues dans le cyclisme. Oyonnax a toujours été une ville de vélo où le Tour de l’Ain passe souvent, le Tour de France aussi. Le Grand Bornand, je pense qu’on n’a pas besoin d’en faire la pub. Mais ce qui fait peur, c’est qu’entre ces deux villes, ce n’est pas de la plaine, ni du plat, et je pense que ça va être une étape difficile. De toute façon, partir d’Oyonnax, c’est toujours très dur, il y a toujours de la bataille dans ce coin de l’Ain. Ce sont de petits cols méconnus, mais qui sont très difficiles.

Le fait que ce soit la première étape de montagne du Tour 2021, ça la rend encore plus importante ?

« Le Tour revient… c’est une preuve de qualité ! »

Oui, parce que ça risque d’être une étape beaucoup plus regardée que les autres. À mon avis, niveau téléspectateurs, ça va être une des premières grosses échéances du Tour de France. La première étape de montagne est toujours un test pour les leaders, mais ça l’est aussi pour le public. Il a envie de voir qui est en forme, qui ne l’est pas, qui va perdre du temps, qui va en gagner. Je pense que c’est une chance pour l’Ain d’avoir cette première étape de montagne.

Ça peut être une étape piège pour les coureurs ?

Oui et non. Elle peut être piégeuse dans le sens où la condition physique n’est pas bonne. Mais les étapes vraiment piégeuses, ce sont surtout les premières étapes en Bretagne où il va pouvoir y avoir des chutes, du vent, des successions de petites montées où il peut y avoir plus de faits de course. En fait, quand vous avez des étapes de haute montagne, ce qu’il va se passer, ce sont surtout des défaillances physiques. On a moins de chance de voir des pertes de temps à cause de bordure ou de chute. Sur la première semaine du Tour en Bretagne, même si votre condition n’est pas super, vous pouvez toujours vous en sortir grâce à votre placement. Par contre, si vous placez l’étape Oyonnax – Le Grand Bornand au bout de deux ou trois jours de course, vous pourrez avoir de très grosses défaillances.

Le fait qu’il n’y ait que 30 kilomètres dans l’Ain, c’est presque frustrant ?

(rires) Ce qu’il faut retenir, c’est que le Tour de France passe tous les ans dans l’Ain. J’habite dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, ça fait des années que le Tour n’y passe plus. La dernière fois, c’était pour le contre-la-montre au stade Vélodrome (NDLR : en 2017). Donc il ne faut pas être triste qu’il n’y ait que 30 kilomètres. Le Tour revient dans le département chaque année, c’est une preuve de qualité, d’une bonne organisation et de l’amour du Tour pour le département.

Le retour du public, c’est particulier ?

J’espère pour tout le monde que les barrières seront brisées cette année. Après, s’il ne faut pas de spectateurs pour que le Tour de France se déroule correctement, alors soit… En tant que sportif, ne pas avoir de public, c’est une tristesse énorme. La présence de spectateurs, c’est ce qui me fait aimer le cyclisme. Ça donne de belles images dans les cols avec les gens qui se reculent au dernier moment. Ça déplait à certains, mais on perd l’âme du cyclisme. Quand je vois des images où les spectateurs s’écartent au dernier moment, il y a une certaine euphorie en tant que coureur. Ça donne envie de se dépasser, d’attaquer, et ce sont les spectateurs qui donnent cette envie.

Jules Forêt