Posté le 22 mars 2021 par La Rédaction

L’entreprise « Artisanat sur corne » est ouverte depuis plus de 80 ans. Dans le petit atelier jurassien, on travaille la corne animale pour en faire des objets. Ce savoir-faire, on le voit lors de visites dans leurs locaux. Depuis 1934, un atelier de Lavans-lès-Saint- Claude produit des bijoux, des sculptures et d’autres objets de décoration grâce à un matériau : la corne. Que ce soit du zébu ou de la vache, Emmanuel Michaud, avec son père et son frère, récupère les cornes d’animaux d’élevage d’Afrique du Sud, du Brésil ou encore de France, pour les transformer.

Un savoir-faire unique, qui a longtemps été la richesse du bassin jurassien. Avant la corne, on utilisait le bois comme matière première. « On reproduit la même technique qu’à l’époque, explique Emmanuel Michaud. Ce sont les moines qui ont commencé la tournerie en 1250 à Saint- Claude. Par la suite, les agriculteurs ont repris la méthode pour travailler durant la saison hivernale. ». Cette corne a aussi été associée, pendant de nombreuses années, à la fabrication de la célèbre pipe de Saint-Claude et au peigne oyonnaxien. Aujourd’hui, il ne reste plus que deux entreprises implantées dans le Jura, dans cette branche d’activité.

Ce savoir-faire familial, ils le font découvrir au public depuis les années 1960. Près de 10 000 visiteurs, que ce soient des écoliers ou des seniors, passent les portes de leur petit musée de Lavans-lès-Saint-Claude, ouvert toute l’année. « Nous montrons toutes les techniques que j’ai apprises depuis petit avec mon grand-père. » Depuis plus de trois ans, ils ont développé leur activité au-delà du tourisme. En plus de leur boutique à Saint-Claude, ils vendent leurs produits sur Internet, via des sites comme Amazon.

Comment travaillent-ils la corne ?
À plus de 2 000 tours par minute, Emmanuel Michaud ponce la corne contre un rouleau de papier de verre. Ensuite, il la fait briller à l’aide d’une peau de chamois. « Il faut savoir que la corne permet de créer des peignes antistatiques et qu’elle se ramollit à la chaleur », raconte l’artisan, passionné. Ensuite, dans son atelier, il modèle la corne en fonction de ses commandes ou de ses envies. Les copeaux tombés lors de la découpe, sont vendus aux particuliers pour leur engrais. L’azote contenu dans la corne est excellent pour la fermentation. Une fois taillés, afin d’enlever les défauts restants, les objets sont placés dans un tonneau rempli de pierres de volcan pendant 48 heures. La dernière étape, avant le montage des bijoux, consiste à remettre les morceaux de corne dans le tonneau avec des bûchettes de bois pour les rendre brillants.

Boutique Artisanat sur corne 4, rue du marché à Saint-Claude
Musée et atelier 126, route Viaducs à Lavans-lès-Saint-Claude
Tél : 03 84 42 11 68
Facebook : Artisanat sur Corne
Ouvert du lundi au vendredi.
Pour les groupes de plus de 10 personnes, sur rendez-vous.