Posté le 20 mars 2023 par La Rédaction

Les confidences et les projets du maire d’Oyonnax, vice-président de l’agglo et conseiller départemental.

Comment vous sentez-vous en ce début 2023 ?

Parfaitement bien et bien dans mes fonctions. 

Combien d’heures consacrez-vous à vos mandats ?

Je travaille tout le temps, samedi et dimanche compris. Mon week-end commence le dimanche à 19 heures et je recommence le lundi à 9 heures. Si vous ne suivez pas les dossiers au quotidien, ils n’avancent pas.

Être élu de la République, c’est usant physiquement et mentalement ?

J’ai commencé en 1983… maintenant je suis moins jeune (sourire), mais j’ai de l’expérience. Il y a tant de choses à faire dans cette ville pour la faire évoluer ! J’ai toujours la même passion et autant de projets en tête. Il nous manque qu’une seule chose à Oyonnax, c’est une usine pour fabriquer des billets de banque. C’est une presse en cours d’étude. On a même une demande très forte pour y travailler…(rire) 

Cela demande aussi des sacrifices ?

Oui. (silence) Il n’y a pas de vie privée, pas de vie familiale. Pour déjeuner avec mon neveu, sa femme et ses enfants, il faut qu’ils prennent rendez-vous. Et la première chose qu’ils me demandent, c’est « Tu as combien de temps à nous consacrer ? » C’est un choix, un sacerdoce. Le curé est au service des paroissiens et moi des concitoyens. Mais je n’ai pas fait vœu de célibat. (rire)

Que pensez-vous de la citation de Voltaire : « Gardez-moi de mes amis, quant à mes ennemis je m’en charge » ?

Mes ennemis, je préfère ne pas en parler. Je les connais. La polémique ne m’intéresse pas. Ma seule obsession, c’est de travailler pour la ville. 

L’amitié et la politique, c’est possible ? 

Non, ce n’est pas possible ! On peut avoir des liens d’amitié, mais ils sont si rares…ils se comptent à peine sur les doigts de la main. 

Pour administrer une ville comme Oyonnax, doit-on passer au-dessus des partis politiques ?

Il ne faut pas avoir de parti politique pour gérer Oyonnax. C’est une ville très hétérogène en termes de niveau de vie. Il faut faire avec tout le monde. Le costume de politique pour moi, il est usé. Je préfère le costume de Michel Perraud. (sourire)

Le président Deguerry a annoncé une année compliquée à tous les niveaux, partagez-vous ce sentiment ?

Totalement. Les coûts de l’énergie augmentent encore, l’inflation fait croître les charges quotidiennes, toutes les structures publiques et privées sont mises à mal. Nous œuvrons pour tenir au mieux les finances de la ville et nous contenons les impôts en gardant des taux d’imposition inchangés pour la 16e année consécutive. Nous investissons également, comme pour la chaufferie biomasse qui alimente 50% de la population et 80% du chauffage des bâtiments publics.

Aller vers l’autonomie énergétique de la ville, c’est votre objectif ?

C’est ce que nous souhaitons. Nous investissons 3 millions d’euros dans notre parc d’éclairage public pour passer en LED. Cela représente une économie de 500 000 euros par an. En 6 ans, nous l’aurons remboursé. Nous étudions aussi l’installation de panneaux solaires sur nos bâtiments publics.

Parlez-nous du plan de rénovation urbaine.

C’est une passion. Il y en a qui aiment jouer aux cartes, moi c’est la rénovation urbaine. Nous avons pu obtenir 85 millions d’euros d’aide de l’État (ANRU), mais c’est 5 ans de travail ! Je ne sais pas si ça serait possible de les obtenir aujourd’hui. Je me suis battu pour intégrer des balcons, des ascenseurs… c’est une vaste transformation qui va profondément changer le cadre de vie des habitants.

Le recrutement, c’est toujours un problème ?

Pour les postes qualifiés oui, nous avons un problème de recrutement. Les industries sont à la recherche de personnel qui se fait rare et coûteux. La Ville a créé le salon de la formation et de l’emploi qui a été un succès avec 7000 visiteurs. La Mission locale est très active et Pôle emploi s’investit énormément. Nous déve- loppons aussi des ponts avec les étudiants de l’INSA, le lycée Arbez-Carme pour donner envie aux jeunes de rester chez nous. Et sur la partie médicale, nous avons progressé avec l’arrivée de 5 médecins, un nouveau centre de santé (groupe Ramsay) et deux internes en médecine générale aux urgences du centre hospitalier du Haut-Bugey.

Vous confirmez la fin de l’aventure pour l’aérodrome le 31 décembre ?

Je ne change pas de position. C’est la fermeture. La première des raisons, c’est la sécurité. Je n’ai pas envie de voir un accident là-bas. Mais c’est un sujet de l’agglo et nous avons des projets pour ce tènement.

Attribuez-vous la baisse des faits de délinquance au renforcement de la vidéoprotection ?

À la fin du mandat, nous serons à 120 caméras. Il y en a déjà 80. C’est une très bonne chose. Elles permettent d’appréhender avant même que les délinquants ne se mettent au travail. Les zones convoitées ne le sont plus. Il y aussi un gros travail avec la police nationale. Les affaires sortent. Enfin, je rappelle que nous avons 30 personnes pour notre police municipale, ainsi qu’une police de nuit. C’est un choix fort qui donne des résultats.

Oyonnax sera en Top 14 ?

Bien sûr, c’est l’objectif. Le supporter que je suis rêve de revoir les plus belles équipes de France à Mathon. Au niveau économique, cela crée des conditions très favorables pour le commerce, les restaurants, les hôtels…

Votre programmation culturelle à Aragon est incroyable !

Oyonnax, c’est un coffret avec plein de bijoux et, à l’intérieur, il y a la culture. Je tiens à féliciter la directrice Céline Mathieu qui, par ses propositions de programmation fait rayonner la ville. Les spectateurs viennent de Bourg, du Jura, d’Hauteville… Les conditions tarifaires sont attractives et nous avons refait tout le grand théâtre avec de nouveaux sièges qui permettent d’assister aux spectacles sans avoir mal au dos.