Posté le 17 juin 2021 par La Rédaction

Le 26 juin, François Belay prendra le départ de son 19e Tour de France comme speaker officiel. À l’issue de cette édition 2021, il aura totalisé 400 arrivées d’étapes et de protocoles. Deux décennies marquées par une multitude d’exploits sportifs, de souvenirs impérissables et de belles rencontres.

Quand il était tout gamin, la famille Belay écoutait à la radio les arrivées d’étape commentées par Georges Briquet. Avec son frère, le petit François jouait dans la cour avec des billes et petits coureurs. « Je me souviens que je prenais un bout de bois en guise de micro et je commentais les arrivées avec la même ferveur qu’au poste ». Peut-être déjà la naissance d’une vocation…

Premier vélo ?

À 4 ans, un vélo à roulettes. Je l’appelais « Mon petit pédaleur ». Je roulais comme un dingue sur le trottoir. Vers 10 ans, on m’a offert ma première vraie bicyclette. Le père Mermillon, qui avait un magasin rue Voltaire à Bourg, m’avait aménagé le guidon pour que ça fasse davantage vélo de course.

Premier passage du Tour dans l’Ain ?

Tout gamin entre Châtillon/Chalaronne et Saint-Trivier/Moignans, mon grand-père nous avait emmenés avec des copains.
Dans la famille on avait deux passions sportives: le rugby et le vélo.

Le champion de tes jeunes années ?

Beaucoup d’admiration pour Louison Bobet, d’autant qu’on m’avait offert un album des Pieds Nickelés avec Louison Bobet. Comme beaucoup, j’étais aussi passionné par les batailles homériques entre Anquetil et Poulidor.

Des rencontres marquantes sur le Tour ?

Beaucoup bien sûr. Sur mes premières Grandes Boucles quand Lance Armstrong dominait, il y avait beaucoup de stars américaines aux arrivées. J’ai eu ainsi le plaisir de recevoir Robin Williams dans l’espace VIP, un moment inoubliable ! Arnold Schwarzenegger, Cameron Diaz, Tom Cruise ou encore Will Smith sont aussi venus féliciter le champion cycliste américain. J’ai eu le plaisir de les côtoyer.

Des souvenirs particuliers des derniers passages dans l’Ain ?

Pour le local de l’étape que je suis, les étapes dans l’Ain occupent toutes une place particulière. J’ai bien aimé la victoire de Tony Gallopin à Oyonnax, juste en face du stade Mathon où j’officie comme speaker. Aussi l’arrivée à Bellegarde après la montée du Grand Colombier, car il y a longtemps que le Tour n’avait pas fait étape dans cette ville

« Quand j’étais gamin, je prenais un bout de bois comme micro et je commentais les arrivées…»

Moment fort d’émotion encore face au Monastère royal de Brou suivi du spectacle de Michel Drucker. Culoz juste après le Grand Colombier c’était aussi fort en émotions et un autre souvenir magique avec l’arrivée sur la Nationale Bourg-Lyon devant le Parc des Oiseaux.

Qu’est-ce que le Tour t’a appris de la France et des Français ?

Pendant trois semaines, c’est comme si tu vivais dans un monde parallèle, sur une autre planète. D’abord ce qu’on ressent c’est l’énorme ferveur populaire toutes tranches d’âge confondues On se rend compte aussi que les différentes régions administratives qu’on traverse ne représentent pas forcément les pays. Il y a encore de fortes identités territoriales que l’on ressent. Le Béarn n’est pas le Pays Basque, les Pays de Loire ne sont pas la Vendée. On sent ces disparités et pas seulement dans les paysages. En général, plus tu remontes vers le Nord, plus l’accueil pour le Tour est chaleureux.

Un pronostic pour l’édition 2021 ?

C’est compliqué ! On pense bien sûr à Pogacar, Roglic ou Bernal. Depuis quelques années, il y a chaque fois un type nouveau qui déboule. J’espère que les Français vont briller encore sur les étapes : Alaphilippe, Gaudu, Martin… Mais pour être en jaune à l’arrivée, ça semble encore un peu compliqué.