Posté le 31 août 2022 par La Rédaction

Après une troisième demi-finale de Pro D2 perdue en quatre ans, Oyonnax rugby lance le plan du Renouveau. Cette nouvelle ligne de conduite, appelée « Renouveau », s’établit sur trois ans et doit permettre au club de se restructurer en interne, de se doter de nouveaux moyens financiers et de rayonner sur l’Est de la France. « Il était temps que l’on se pose les bonnes questions, de savoir où est la place d’Oyonnax et où l’on veut aller, explique Dougal Bendjaballah, le vice-président du directoire. La réalité, c’est qu’Oyonnax est un grand club ! On a été précurseur sur beaucoup de choses, tant au niveau des infrastructures que du sportif. Sauf que depuis 3, voire 4 ans, on a tendance à rester sur nos acquis et d’autres clubs de Pro D2 se sont développés à l’instar de Nevers, Vannes et Aix-en-Provence. On se retrouve avec les mêmes concurrents qu’avant, mais s’ajoutent des concurrents que l’on n’avait pas. On s’est dit qu’il était temps de remettre un coup de braquet sur la structure du club. »

Le budget du club va presque doubler

D’ici trois ans, Oyonnax souhaite se doter d’un budget de 18 millions d’euros, « le minimum vital pour survivre en Top 14 », contre 10 M€ actuellement. Plusieurs centaines de milliers d’euros seront déjà investies par Dougal Bendjaballah cette année. Et la masse salariale augmentera de 7 % la saison prochaine. « Mettre de l’argent dans un club, c’est bien. Mais le mettre pour construire, c’est mieux », juge le vice-président, qui souhaite s’appuyer sur l’association pour développer Oyonnax rugby. « On est déjà un grand club, mais l’on veut devenir un très grand club, c’est-à-dire aller chercher les partenaires et les infrastructures bien au-delà de la Plastics Vallée, explique-til. Aujourd’hui, on a ce plafond de verre, qui est bien, mais ça ne suffira plus en Top 14 pour y rester. » Dans cette optique, le club haut-bugiste souhaite s’appuyer sur l’Oyosphère, une structure qui a permis à Oyonnax rugby d’établir des partenariats avec une dizaine de clubs. Cette dernière s’étend au-delà de l’aspect sportif, puisqu’elle permet aux partenaires de bénéficier du savoir- faire de l’équipe haut-bugiste dans les domaines de la communication, du sponsoring, du marketing et de l’événementiel. « Cette base monte jusqu’à Strasbourg et descend à Aubenas. L’image d’Oyonnax est excellente et l’on veut se reposer sur cette Oyosphère pour le groupe pro. Par exemple, il y aura un stage à Aubenas cette année. On va aussi avoir des commerciaux basés dans ces zones pour aller promouvoir le club et le rugby », détaille Dougal Bendjaballah, qui va prochainement réunir le directoire pour définir le rôle de chacun, dont celui du président Thierry Émin. Côté infrastructures, le club souhaite continuer à développer l’Oyomen Factory, un outil autrefois « précurseur », mais aujourd’hui dans le rang du rugby professionnel. « On a quelques pistes de développement, comme la mise en place d’infrastructures pour la nourriture, afin que les joueurs puissent déjeuner au club tous ensemble. » Cet outil a été racheté en décembre 2020 par la municipalité oyonnaxienne pour 2,8 M€, et nul ne sait qui financera les prochaines opérations de modernisation de la structure. « C’est prématuré de le dire », glisse Grégory Di Marco, le directeur général du club.

Courtisé, Laclayat reste

Après trois demi-finales perdues en 2019, 2021 et 2022, ce plan du Renouveau doit permettre à l’équipe de retrouver l’élite du rugby français et de s’y maintenir. « Retourner en Top 14, c’est bien, mais il faut y rester. La marche est grande, mais on a les moyens d’y arriver, assure Dougal Bendjaballah, qui ne souhaite pas brûler les étapes. On ne va pas se lancer dans de la communication qui n’a aucun sens. On ne va pas dire qu’on veut faire la Champions Cup quand on est en Pro D2, c’est ridicule. […] Ici, on a la modestie de croire que le travail paye. Nous sommes des gens du sérail, du monde de l’entreprise, on sait que le succès se construit étape par étape, sans les brûler. » Dans cette optique, Oyonnax a réussi à conserver son pilier droit Thomas Laclayat (24 ans), « l’un des meilleurs joueurs de Pro D2 », courtisé par Clermont. « On a volontairement décidé de refuser des indemnités extrêmement importantes. On a mis l’ambition du club en avant, par rapport aux intérêts financiers. » Si la réussite sportive d’un club est nécessaire à sa survie, le directoire l’assure : « Une année de plus en Pro D2 ne remettra pas en question ce plan à trois ans. » Pour autant, en cas d’échec, Dougal Bendjaballah « assumera ce rôle » comme un clin d’oeil à la nouvelle doctrine du club : « Grandir ou mourir ».