Posté le 29 août 2022 par La Rédaction

 Après presque 20 ans de rugby professionnel passés entre trois clubs de sa Roumanie natale, Aix-en-Provence et l’équipe d’Oyonnax durant 10 saisons, Valentin Ursache apporte cette année une suite logique à sa carrière en passant de l’autre côté de la ligne de touche. Aujourd’hui entraîneur des Crabos d’Oyo à 37 ans, il nous confie son sentiment quant à cette nouvelle mission sportive. 

Le coaching était-il un projet de longue date, ou est-ce le hasard qui vous y a mené ?

Mon rêve a toujours été d’un jour entraîner l’équipe de Roumanie. C’est quelque chose que j’ai gardé dans un coin de ma tête. Au cours de ces années, j’ai espéré pouvoir transmettre un jour ce que j’ai vécu, et je suis content de pouvoir faire mes premiers pas dans ce nouveau métier.

Oyonnax rugby a eu un rôle majeur dans votre carrière après 10 ans passés au sein du club. Comment ressentez-vous le fait de débuter votre première année de coaching à Oyo ? 

e n’avais pas forcément anticipé que cela se ferait comme ça, mais j’en suis très heureux. J’ai toujours joué chaque match l’un après l’autre, en pensant surtout à être à la hauteur tous les week-ends pour ne pas décevoir. Les choses ont évolué toutes seules dans ce sens-là, et je suis fier de pouvoir le faire dans un club que j’aime beaucoup et qui a des valeurs.

valentin ursache

La pression ressentie par l’entraîneur est très différente de celle des joueurs, comment la ressentez- vous après ces quelques semaines d’exercice ?

Quand on est joueur, on ne voit pas tout le travail qui se trouve derrière chaque préparation de match. Cela suppose de longues journées de travail, avec notamment beaucoup de réunions de préparation. J’ai encore plus de respect aujourd’hui pour les coachs et tout ce qu’ils font pour la réussite d’une équipe. En plus de la recherche de performance, l’entraîneur a aussi la responsabilité du groupe. Créer de la cohésion, trouver des façons de gérer l’esprit d’équipe : c’est un travail de remise en question constant et très important.

Comment avez-vous été accueilli par les équipes et par le groupe ?

J’ai la chance de travailler avec des équipes très compétentes à tous les niveaux, et nous avons tous le même objectif. C’est essentiel pour une première expérience de coaching. Tout le monde est là pour m’aider à évoluer dans le bon sens. Pour ce qui est du groupe, ils ont eu un visuel sur mon parcours quand j’étais pro, ce qui facilite les choses. J’essaye maintenant de mettre en place la rigueur que j’ai vécue toutes ces années avec eux, et je crois que c’est ce qu’ils attendent de moi. Comme je leur dis, des joueurs de rugby il y en a partout. Ici, ce sont des bons que nous voulons former. Il faut de la rigueur, de l’hygiène de vie, c’est ce que je veux apporter aux jeunes. À 18 ans, on peut jouer en pro, mais il faut être prêt. J’ai commencé à cet âge-là et j’ai enchaîné avec les compétitions internationales. Je sais ce que veut dire la rigueur et ce qu’elle peut apporter à une carrière. J’ai le sentiment qu’ils sont réceptifs. Je suis également très content de l’ambiance. Il y a une très bonne entente entre tous les joueurs. On travaille dur, mais on rigole bien tous ensemble : c’est hyper important.

Vous avez identifié des ambitions pour la saison à venir ?

Les objectifs, je crois que cela se fixe avec les joueurs. Nous sommes en train de construire notre groupe, ça nous permettra de fixer peu à peu nos objectifs. Oyonnax est un club ambitieux à tous les niveaux, on va essayer d’aller dans ce sens. On travaille également pour que nos jeunes puissent un jour intégrer l’équipe première. C’est plus valorisant pour eux, comme pour le club, et cela participe à la vie locale et à l’attachement des spectateurs. Chaque joueur formé à Oyo qui court sur le terrain au côté des pros, c’est une fierté pour le joueur, le club et toute l’association qui a travaillé avec lui. Une chose est sûre, nous allons faire de notre mieux !

Vos premières amours ne vous manquent pas trop ?

Je suis très content de cette nouvelle mission mais je suis aussi très nostalgique quand je vois les pros s’entraîner. Le vestiaire et le partage avec les joueurs me manquent déjà. J’ai comme des coups de jus quand je les vois tous ensemble. Aujourd’hui, je vis toujours ma passion, mais différemment. Et puis, se réveiller sans douleur le matin, c’est pas mal ! 

Portrait : © Oyonnax rugby